La gauche et l'oubli de la question...

La gauche et l'oubli de la question démocratique (Manuel Cervera-Marzal, préface d'Olivier Besancenot)

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Nous ne vivons pas en démocratie mais sous un régime oligarchique ! c'est la thèse de Manuel Cervera-Marzal, brillamment défendue dans ce petit livre dense et stimulant, qui revient sur les grandes questions liées à la démocratie (sociale, directe, bourgeoise, etc.) au crépuscule de l'ère néolibérale...

 

Une critique excellente prise sur le site du NPA :

Dans sa préface, Olivier Besancenot résume dans une formule percutante la situation actuelle : « cadenassée par les chaînes d’un État qui protège les accapareurs du capital, la démocratie finit vitrifiée  ». Le point de départ, volontiers provocateur, de l’auteur, c’est que nous ne vivons pas, en France et dans les sociétés bourgeoises en général, en démocratie, mais en oligarchie...
Celle-ci est une forme de pouvoir distincte aussi bien des dictatures totalitaires que d’une vraie démocratie. Il s’agit d’un système où le pouvoir est monopolisé par une petite clique de politiciens professionnels, une élite de prétendus « représentants du peuple » qui ne représentent qu’eux-mêmes. À cela il faut ajouter qu’un ensemble de questions primordiales – que produire ? comment sont réparties les richesses ? – échappe entièrement au pouvoir politique, les décisions étant prises par une clique d’exploiteurs et de privilégiés. Cette question, la transformation de la démocratie, dans le cadre du capitalisme – notamment néolibéral – en coquille vide, est essentielle. Contrairement à l’auteur, elle me semble plus importante que celle de la professionnalisation des élus…

« Droit à l’insurrection »
Pour Cervera-Marzal, l’alternative est la démocratie directe, ce qui implique une relocalisation du pouvoir dans des lieux de vie, de travail ou d’étude, selon le principe de subsidiarité. Certes, des formes de délégation, à l’échelle nationale ou continentale, sont inévitables, mais il faut éviter l’autonomisation des délégués par des procédures comme le tirage au sort, la rotation des charges, la révocabilité. L’exemple à suivre est celui de la Commune de Paris, de la Barcelone libertaire de 1935-37 et les zones auto-gérées du Chiapas zapatiste.
L’argument le plus intéressant de cette sympathique brochure me semble être celui qui insiste sur la dimension « insurgente », désobéissante, contestataire, d’une démocratie véritable, reconnue, sous la forme de « droit à l’insurrection », par la Constitution de 1793. Contrairement à une certaine gauche qui croit à la « fin de l’histoire », la révolte garde sa place aussi  « après la révolution ». La démocratie est par principe en excès sur elle-même, elle ne peut exister que dans une tension dialectique permanente entre révolte et Constitution. Comme le rappelait le grand historien américain Howard Zinn, « les événements les plus atroces de l’histoire – guerres, génocides et esclavage – doivent plus à l’obéissance aveugle qu’à la désobéissance ». 
Impitoyable avec le Parti socialiste, devenu le fer de lance de la réaction néolibérale, l’auteur porte ses espérances sur la gauche radicale représentée par les libertaires, les marxistes révolutionnaires (NPA, LO) et les mouvement sociaux contestataires.

Michael Löwy

et ici une tribune de Manuel Cervera-Marzal dans Libération.

Publié en 2013 aux éditions D'Ores et déjà

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