Le nettoyage ethnique de la Palestine...
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Le nettoyage ethnique de la Palestine (Ilan Pappé)

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Ce livre a révolutionné l'historiographie de l'État d'Israël : l'historien et militant internationaliste Ilan Pappé démonte ici magistralement le mythe du départ volontaire des 800 000 palestiniens chassés brutalement de leurs terres en 1948 lors de la Nakba, la catastrophe fondatrice du drame palestinien...

 

De nombreux chercheurs, dont Ilan Pappé lui-même, ont ainsi démontré depuis un certain temps que la population palestinienne de ce qui constitue aujourd’hui l’Etat d’Israël a bien été chassée de son pays par l’armée juive.

Ilan Pappé détaille, jour après jour, comment, dès l’annonce du plan de partition de l’ONU, en novembre 1947, les dirigeants du futur Etat juif passèrent à la phase concrète de la réalisation du programme sioniste : créer un Etat exclusivement juif, débarrassé de la plus grande partie des habitants du pays : les hommes, les femmes et les enfants de Palestine.

Pappé rend compte notamment d’une réunion de travail décisive, le 10 mars 1948, où sont arrêtées les dernières modalités du « Plan D » (également appelé « Plan Daleth ») prévoyant l’attaque militaire de tous les villages de Palestine. Y compris les localités qui ont accepté, et l’ont fait savoir aux sionistes, de vivre sous la souveraineté du futur Etat juif ; y compris aussi, des villes, comme Safed, où populations arabes et juives avaient vécu en bonne entente bien avant l’arrivée des sionistes en Palestine, mais qui subiront, comme les autres, le nettoyage ethnique.

A la lumière des nouvelles preuves apportées par Pappé sur le caractère minutieusement programmé de l’expulsion, l’histoire de 1948 n’est donc pas tant celle d’une guerre ayant eu pour conséquence l’expulsion, que celle du nettoyage ethnique, dont la mise en œuvre nécessitait la guerre.

Et si la décision est finalisée en ce 10 mars 1948, c’est bien parce que les responsables sionistes, sous la conduite de David Ben Gourion, sont convaincus que les conditions politiques (le fait que l’ONU leur ait déjà alloué officiellement plus de la moitié de la Palestine) et surtout militaires, leur sont désormais favorables.

Ilan Pappé apporte ensuite de nombreux détails inédits sur la violence exercée par l’armée juive, la future « Tsahal », qu’il s’agisse de l’officielle Haganah ou des bandes supplétives formées par les milices d’extrême-droite Irgoun (également appelé Etzel) et Stern (Lehi).

On y apprend, entre autres, concernant les massacres de villageois, que le plus sanglant ne fut sans doute pas celui, déjà connu (parce que les dirigeants sionistes n’avaient pu le masquer, à l’époque) de Deir Yassin, mais celui intervenu dans le village de Dawaimeh, le 28 octobre 1948 près de Hébron, où 455 habitants furent assassinés, les survivants retrouvant des bébés au crâne fracassé par la crosse des fusils ou des femmes brûlées vives à l’intérieur de leur maison. La plupart des exactions commises dans les 541 villages et les 11 quartiers de villes finalement rasés par l’armée israélienne ne peuvent être qualifiées de bavures, analyse Pappé, car elles participaient d’un plan général visant à éradiquer la présence palestinienne sur le territoire.

L’auteur fait remarquer, de ce point de vue, que les programmes de l’industrie militaire israélienne, naissante à ce moment-là, comportaient des projets d’armes, y compris biologiques, forcément conçues pour être employées contre des populations civiles, et non contre une troupe ennemie. Pappé révèle notamment l’empoisonnement volontaire, avec l’emploi du germe responsable de la typhoïde, de la conduite d’eau desservant les habitants assiégés de la ville d’Acre, en mai 1948 (70 morts, avant que les responsables municipaux de cette ville palestinienne ne découvrent la source de l’épidémie).

Ilan Pappé insiste finalement sur le droit au retour, incontournable et ô combien légitime...

« Mais à une condition : que la seule solution politique normalement considérée comme essentielle pour la réconciliation dans les autres cas de ce genre, soit le retour inconditionnel des réfugiés dans leurs foyers ».

NOUVELLE PARUTION AUX EDiTIONs La Fabrique 2024, 370 pages.

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