Planisphère révolutionnaire, inversé(e) et renversante, et carte des peuples
Et si on commençait par se libérer d'une vision fermée de notre planète et de ses habitants ? Ce / cette planisphère renverse les perspectives, en rétablissant les peuples et en abolissant les frontières, en présentant les justes proportions, en mettant au centre le berceau de l'humanité plutôt que celui de l'impérialisme, etc.
A l'envers ? En vérité le Nord n’est ni au-dessus de nos têtes ni sous nos pieds. Pas plus en haut qu’en bas. Sortez vos boussoles : il est au Nord ! Vers l’aiguille rouge… C’est ni plus juste ni plus faux de le représenter en bas sur une carte… Il n’y a donc pas de planisphère « à l’endroit » ou « à l’envers », car comme l’écrit Gérard Onesta dans le texte au bas de la carte : « Dans l’espace interplanétaire, la notion de haut et de bas n’existe pourtant pas » : nous sommes toutes et tous les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, sur une boule qui tourne dans l’Univers…
Mercator ou Peters ? Et oui, sur la planisphère convivialiste les continents ont l’air tout étirés, comme amincis par rapport à d’habitude… C’est parce-que pour passer de la 3D à la 2D, de la sphère au plan (pour construire une planisphère), il faut utiliser une formule mathématique, une projection. Et forcément, on perd de l’information, car on ne peut pas dérouler une enveloppe sphérique sur un plan sans la déformer ; pour s’en rendre compte concrètement : pelez une orange en gardant la peau le plus possible en un seul morceau, et essayez de la mettre à plat : ça marche pas, ça se déforme, ça se déchire…
La projection que l’on connaît, c’est celle de Mercator, un homme blanc mathématicien, géographe et cartographe, qui a inventé la projection qui porte son nom, au XVIème siècle. Cette projection dite « cylindrique tangente conforme » a l’avantage de conserver les angles, donc les formes, ce qui permet notamment de se déplacer en bateau au compas sur une carte maritime. Pratique pour aller découvrir le monde ! Traduction : aller piller le monde et satisfaire nos besoins impérialistes ; car rappelons que la cartographie a été très utilisée comme instrument de guerre.
Bref, le problème de la projection de Mercator, c’est que ça exagère les surfaces quand on se rapproche des pôles. Donc sur la planisphère impérialiste, la Russie qui est au Nord a l’air beaucoup plus grande que le continent africain qui est vers l’équateur, alors qu’elle est en vérité deux fois moins vaste (Russie = 17 M km2 ; continent Africain = 30 M km2). Le Groënland, 2 M km2, a l’air aussi vaste que l’Amérique du Sud, 17 M km2. Ces cartes sont pourtant censées représenter notre monde : c’est raté !
Alors laissons Mercator derrière nous : c’était bien pour les marins y’a 5 siècles, mais c’est malhonnête, faux et dangereux d’utiliser ça pour représenter le monde aujourd’hui ! Entre temps, on a inventé mieux : la projection de Peters, qui conserve les surfaces.
Caractéristiques planisphère : objet post-pétrole (aucun plastique), impression quadrichromie sur papier Cyclus Print 350 g/m2 (recyclé), encres végétales, dimensions 70 cm * 100 cm. Poids = 245g. Même le nom a été féminisé, et c'est d'ailleurs plus logique de dire une planisphère qu'un planisphère...
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