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Bon pour la casse. Les déraisons de l'obsolescence programmée (Serge Latouche)

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Des lunettes qui durent deux ans, un lave-linge conçu pour en durer trois, une imprimante incompatible avec votre nouvel ordinateur, une tablette vite surclassée par un modèle plus performant... Nos poubelles débordent, nos bennes à ordures saturent. Responsable, l'obsolescence programmée, un phénomène né dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis, et devenu depuis planétaire.

 

Des lunettes qui durent deux ans, un lave-linge conçu pour en durer trois, une imprimante incompatible avec votre nouvel ordinateur, une tablette vite surclassée par un modèle plus performant... Nos poubelles débordent, nos bennes à ordures saturent. Responsable, l'obsolescence programmée, un phénomène né dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis, et devenu depuis planétaire.

[Serge Latouche est l'un des théoriciens les plus en vue de la décroissance. Avec humour, il raconte dans ce petit essaila genèse du concept d'obsolescence programmée.]

L'AUTOMOBILE OUVRE LA VOIE DU VIEILLISSEMENT PLANIFIÉ

C'est l'historien des sciences Lewis Mumford qui décrit le phénomène, dans les années 1930. Après-guerre, l'automobile ouvre la voie du vieillissement planifié. Des designers créent alors de nouveaux modèles, sans introduire d'innovations techniques. Dans les années 1960, des économistes développent un point de vue critique sur la question. C'est le cas de John Kenneth Galbraith ou de Vance Packard, qui publie L'Art du gaspillage (Calmann-Lévy, 1962). Un classique, non réédité.

"La société dite développée repose sur la production massive de la déchéance", analyse M. Latouche. Nul complot derrière cela, la mort programmée des produits est simplement une nécessité du système. Elle est même l'arme absolue du consumérisme.

On résiste à la publicité, mais on ne tient pas tête à une imprimante qui vous lâche. L'obsolescence programmée est la clé de l'addiction à la croissance, montre l'auteur du Pari de la décroissance (Fayard, 2006). Elle est une forme de "tromperie", affirme-t-il. Avec elle, "c'est l'éthique elle-même qui devient obsolète".

Comment substituer à l'obsolescence systématique la durabilité, la réparabilité, le recyclage ? Selon M. Latouche, l'obsolescence programmée atteint ses limites. Des forums de résistance se développent, notamment sur Internet. Et, comme les arbres, les montagnes de déchets ne sauraient monter jusqu'au ciel.

Commençons par refuser le formatage consumériste et le diktat conjoint de la technoscience et du marché, suggère-t-il. Favorisons l'écoconception des produits. L'idéologie du jetable a colonisé les esprits ? "Le point-clé de la révolution de la décroissance est la décolonisation de l'imaginaire", écrit-il.

(article de Philippe Arnaud, du Monde.fr : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/15/mortel-gaspillage_1775437_3234.html)

Bon pour la casse, les déraisons de l'obsolescence programmée, par Serge Latouche. Les liens qui libèrent, 138 pages, 13 euros

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