Une journée fasciste - Célestin et...

Une journée fasciste - Célestin et Élise Freinet, pédagogues et militants (Laurence de Cock)

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Comment le formidable pédagogue en est-il venu à défendre son école, ses élèves, et leur avenir... les armes à la main ? C'est l'histoire des attaques sordides dont fut la cible Célestin Freinet de la part de l'extrême-droite, toujours prompte à briser ce qui émancipe, produit l'égalité et l'autonomie, s'oppose à la loi du plus fort en protégeant les plus vulnérables...

 

La scène se déroule le 24 avril 1933, dans la petite école de Saint-Paul dirigée par Célestin Freinet, quelques minutes après la fermeture des portes. Depuis des mois, l’instituteur subit une campagne de diffamation menée par le maire, soutenue par quelques habitants du village, qui veulent le chasser.

Cette petite affaire locale a pris une envergure nationale grâce à de solides appuis via la presse d’extrême-droite. En cause, la pédagogie de Freinet, qui favorise une totale liberté dans l’expression écrite des enfants. Quelques mois plus tôt, un enfant avait donné le récit, qui fut imprimé sans aucune censure de l’instituteur, d’un rêve où le maire était attaqué par les élèves.

Le prétexte était tout trouvé pour se débarrasser de cet encombrant militant communiste : ce rêve révélait bien la pédagogie subversive de Freinet. Mais celui-ci tient bon, contre-attaque systématiquement, conteste, fait appel, mobilise tous ses soutiens politiques, pédagogiques et syndicaux. Las de devoir attendre une décision administrative qui n’arrive pas, le maire et ses ouailles décident de déloger Freinet manu militari. Mais Freinet, informé, était prêt à les accueillir, armé.

Ce moment peut être envisagé comme le point culminant de la situation ayant mené à la démission d’Élise et de Célestin Freinet, qui iront fonder une école privée à Vence. Au-delà de sa puissance lyrique, l’évènement témoigne à la fois de la passion d’un homme pour la pédagogie populaire (au point de la défendre arme au poing) mais aussi de la pression fasciste que connaît alors le pays.

Après une restitution des faits, fondée sur les archives (notamment policières), ce livre interroge ce qui peut mener un instituteur pacifiste à brandir une arme dans la cour de son école ; puis, sur la base de l’histoire de l’éducation et des controverses pédagogiques, il montre l’importance de la surveillance et de la criminalisation des pratiques dérogeant aux normes gouvernementales.
    Au final, l’ouvrage vise à une compréhension de la-dite « pédagogie Freinet » dans le cadre d’une analyse de la mission de service public et d’une contribution à une autre histoire de l’école républicaine.

Enseignante en lycée et chargée de cours en histoire et sociologie de l'éducation à l'Université de Paris, Laurence De Cock est notamment l'autrice d'École (Anamosa, 2019), Dans la classe de l'homme blanc.
L'enseignement du fait colonial des années 1980 à nos jours (PUL, 2018) et de Sur l'enseignement de l'histoire. Débats, programmes et pratiques de la fin du XIXe siècle à nos jours (Libertalia, 2018) . Aux éditions Agone, co-autrice de L'Histoire comme émancipation (avec Guillaume Mazeau et Mathilde Larrère, 2019) elle a codirigé les deux volumes de La Fabrique scolaire de l'histoire (2009, 2017) et Les Pédagogies critiques (2019) ; et elle fait paraître École publique et émancipation sociale en août 2021.

Editions Agone, 230 pages, 2022.

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