Autonomie ! Italie, les années 1970
L'Autonomie, écrit Marcello Tarì, n'est pas le nom d'une organisation : il désigne un communisme " impur, qui réunit Marx et l'antipsychiatrie, la Commune de Paris et la contre-culture américaine, le dadaïsme et l'insurrectionnalisme, l'opéraïsme et le féminisme ". Le mouvement autonome, qui naît en Italie et se répand à l'ensemble de l'Europe ensuite, a bouleversé les pratiques militantes...
Dans le numéro de mars 1973 de Rosso, le journal du groupe Gramsci de Milan, les ouvriers des ateliers Mirafori (Fiat) à Turin racontent que " tout commence le jour où ils font une assemblée sans les bonzes du syndicat ". Les déflés dans les usines vont bientôt se faire avec de jeunes ouvriers à leur tête, le visage masqué par un foulard rouge, qui punissent les chefs, les gardiens, les jaunes et les indics, cassent les machines, sabotent les produits finis.
C'est le début d'une période où le langage, les comportements politiques, les formes de vie même sont bouleversés par le mouvement autonome, du nord au sud de l'Italie, qui va toucher les ouvriers, les femmes, les homosexuels, les prisonniers, jusqu'aux enfants et aux "fous". Aux confins de la violence et de la non violence, les autonomes réinventent des pratiques de libération (autogestion, horizontalité, abolition de l'argent, squat, etc.) qui dynamisent les résistances, renouvellent le militantisme, et inspirent encore nombre de luttes actuelles, comme à Notre-Dame des Landes contre la construction de l'aéroport...
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