Partenaires
Déjà vus
Depuis une quinzaine d'années, Joe...
1871 OK
Nouveau produit
Depuis une quinzaine d'années, Joe Sacco a scruté les tragédies de notre temps à hauteur d'hommes, parmi ceux qui, en Palestine occupée ou dans la Bosnie à feu et à sang, sont toujours, acteurs ou victimes, dépassés par les événements. Il pratique le grand reportage en bande dessinée, tirant d'enquêtes approfondies sur le terrain des récits denses, hyperréalistes, d'une vibrante authenticité...
Attention : dernières pièces disponibles !
Date de disponibilité:
Type article | BD |
Depuis une quinzaine d'années, Joe Sacco a scruté les tragédies de notre temps à hauteur d'hommes, parmi ceux qui, en Palestine occupée ou dans la Bosnie à feu et à sang, sont toujours, acteurs ou victimes, dépassés par les événements. Il pratique le grand reportage en bande dessinée, tirant d'enquêtes approfondies sur le terrain des récits denses, hyperréalistes, d'une vibrante authenticité. En 2003, il décidait de passer plusieurs semaines à Gaza pour enquêter sur le massacre oublié, occulté, en novembre 1956, de quelque deux cent soixante-quinze civils par l'armée israélienne.
Ce qu'il raconte ressemble au journal d'une enquête incertaine, où la recherche des témoins est une aventure en soi, où la confrontation des versions montre les failles d'une mémoire hétéroclite et fragile, d'où émerge un puzzle de faits et d'impressions mêlés. Dans le même temps, Sacco est confronté à la réalité quotidienne des camps de réfugiés en 2003, aux humiliations, au désespoir, mais aussi aux révoltes sporadiques suivies de la destruction au bulldozer des maisons « suspectes » par l'armée israélienne...
On connaissait l'acuité quasi photographique du dessinateur quand il met en images ce qu'il a vu et vécu. Il révèle en plus, cette fois, un sens dramatique exceptionnel pour reconstituer, par la seule imagination, cette lointaine journée tragique arrachée aux souvenirs de ses interlocuteurs. Dans ce saisissant télescopage entre le passé et le présent, Joe Sacco repousse les limites d'un genre qu'il a pratiquement inventé, et met en scène avec une rare puissance évocatrice un demi-siècle de souffrances des Gazaouis, « coincés dans les méandres d'un destin cruel ».
Le 30/01/2010 - Mise à jour le 27/01/2011 à 13h00
Jean-Claude Loiseau - Telerama n° 3133
Aucun avis n'a été publié pour le moment.