Claude Lévi-Strauss - Tristes tropiques (16 CD)

Claude Lévi-Strauss - Tristes tropiques (16 CD)

99,90 €
TTC

Au travers de la réalité quotidienne d’un jeune homme parti à la découverte de l’altérité des cultures, Lévi-Strauss dépeint les émerveillements mais aussi les difficultés du voyage, le travail de l’ethnologue, ses réflexions sur les tribus du Brésil et d’Asie auprès desquelles il va vivre des mois. Il va ainsi fonder le structuralisme... qui nous éclaire sur la société occidentale.

 


« Je hais les voyages et les explorateurs », toute première phrase de l’ouvrage, affirme sans détour son rejet de l’exotisme comme porte vers le sensationnel. Il s’agit ici d’un voyage bien plus philosophique, retour sur les études de terrain qui ont formé son esprit d’ethnologue. 
Comment se positionner face à l’autre, face à des cultures aux structures si différentes ? Quelles sont les valeurs intrinsèques de l’Homme ? Sur quoi baser une société ? Tristes Tropiques permet de suivre l’émerveillement du jeune homme mais aussi le résultat des réflexions du scientifique après plusieurs décennies d’études ; et cette association si originale donne à l’oeuvre sa puissance si particulière. 
Lola Caul-Futy Frémeaux

Claude Lévi-Strauss nous livre les clés intellectuelles pour la compréhension du monde, des civilisations. Son voyage philosophique questionne la  place de l’homme dans la nature et notre rapport à l’autre.
La succession Lévi-Strauss et les Éditions Plon ont décidé d’offrir une version sonore intégrale du texte en confiant la production aux Éditions Frémeaux & Associés. 
Enfin, le musée du Quai Branly qui n’aurait sans doute jamais existé sans la lutte contre les préjugés de Claude Lévi-Strauss, apporte aujourd’hui son soutien à cette oeuvre incarnée. Amoureux de la langue, Jean-Pierre Lorit rend l’intégralité de l’oeuvre accessible et fluide par une lecture pleine de sens et de rythme. 
Claude Colombini Frémeaux

Production Sonore Frémeaux & Associés © Éditions Plon

Production : Claude Colombini au studio Kos & Co en accord avec les éditions Plon (Olivier Orban) et la Succession Lévi-Strauss avec le soutien de la SCPP.
Partenariat : Musée du quai Branly.
Droits : Frémeaux & Associés - Editions Plon

Liste des articles de presse consacrés à ce CD :
- « Le fameux Tristes tropiques » par L’Alsace
« Je hais les voyages et les explorateurs ».  La toute première phrase de Tristes Tropiques, ouvrage sans égal de l’ethnographie contemporaine et véritable voyage philosophique, affirme d’emblée le rejet, par Claude Lévi-Strauss, de l’exotisme comme porte vers le sensationnel. Figure fondatrice de la pensée structuraliste, anthropologue et penseur, Claude Lévi-Strauuss (1908-2009) est aussi sorti du strict cadre des études académiques. En 1955, le fameux Tristes tropiques l’a fait connaître et apprécier de multiples lecteurs. Dans un coffret, voici l’intégrale (lu par Jean-Pierre Lorit) d’un récit de voyage qui présente la réalité de l’homme, de son rapport à la nature et à la société. Pierre-Louis CEREJA - L’ALSACE
- « Un grand humaniste » par Big Bear
Un exceptionnel coffret pour les inconditionnels de Claude Lévi-Strauss, personnage que l’on n’a plus à présenter tellement cet humaniste aura marqué son époque. Un des rares écrivains à être publié à la Pléiade de son vivant. Il n’est pas facile de faire court pour parler de ce grand homme ; fondateur de la théorie structurale. […]
Il est né à Bruxelles en 1908, et décède à Paris en 2009. Il est parfois des personnes qui ne devraient pas mourir car elles sont utiles pour nous faire avancer sur une bonne voie. Après des études de philosophie à la Sorbonne, c’est la rencontre avec les écrits de Freud qui le feront réfléchir et se poser des questions (et il y a de quoi…). Ensuite le socialisme, période ou la politique jouera un grand rôle. Tous les étudiants intègrent (surtout à cette époque) un parti politique et c’est la SFIO qu’il choisit où il devient secrétaire des étudiants socialistes. En 1935, pour lui c’est l’arrêt d’une carrière politique qui aurait pu être son avenir car il part à Sao Paulo, nommé professeur de sociologie. Il est vrai qu’une révolte intellectuelle (compréhensible à son âge) le fera aller vers d’autres contrées lointaines plus réelles que ses cours à la Sorbonne et je pense qu’il voulait sortir de ses livres et voir de plus près la réalité sur le terrain. C’est au cours de cette période qu’il en profite pour rencontrer les fameuses civilisations primitives.
Toutes ces peuplades visitées, hélas disparues en l’espace d’une vie ! La première vision des Bororo le stupéfait, première tribu intacte et non polluée qu’il a vue ! Village de 120 habitants dont la vie sociale ne ressemblait absolument pas à notre société, où les hommes vivaient et travaillaient au centre dans une grande maison commune et les femmes autour, où elles étaient maîtresse de leur habitation. […] Hélas, les missionnaires sont arrivés et ont essayé de détruire cette organisation sociale, extrêmement dérangeante pour la religion catholique. Il gardera la vision d’une culture exceptionnelle. Aujourd’hui, ces tribus essaient de retrouver leurs coutumes ancestrales, bien difficilement.
Dans le livre (ou le coffret), il parle principalement des Indien Nambikwara, il explique très bien leurs us et coutumes, observés lors de son expédition de 1938. Claude Lévi-Strauss nous relate combien la tribu est respectueuse de la nature et ne prennent jamais plus qu’ils n’ont besoin ; il rajoute que ce que nous détruisons ne sera jamais remplacé. C’est la raison pour laquelle il se sentait très mal dans cette société dite moderne (il n’est pas le seul…).
De retour en France en 1938, il est mobilisé sur la ligne Maginot dite « inviolable », célèbre ligne infranchissable qui a coûté une fortune et où pas un soldat français n’a vu un Allemand. Là, il n’a rien à faire, il attend, pendant que les troupes allemandes contournent cette barrière. Et il pense !… Alors qu’il était en contemplation sur une boule de pissenlit, celle qui s’envole ensuite en petits parachutes pour renaître ailleurs, il s’interrogea sur une réflexion, d’abord botanique, qui le mènera au structuralisme et les fameuses lois de l’organisation.
Démobilisé, il part dans un lycée pour enseigner à Montpellier. Mais rien ne peut être parfait, il est obligé de fuir ces fameuses lois anti-juives et c’est sur les quais de Marseille qu’il trouve un bateau pour l’emmener loin de cette folie des hommes (c’est à dire en Amérique). Il rencontra sur ce vieux rafiot, André Breton (1896-1966) qui le marquera, ainsi que beaucoup d’autres surréalistes de l’époque et qui formeront, aux Etats-Unis, une petite société d’intellectuels français. C’est à New York que sa vocation va naître. La rencontre avec des intellectuels américains lui apportera des analyses supplémentaires sur sa théorie de la pensée structuraliste. La vie primitive l’attira.
Qu’est-ce qu’une société minimale ? C’était son interrogation… Il a été témoin de ce siècle passé et a vu, même en France, la vie et la nature sauvage se dégrader très vite. C’est lors de son retour, alors qu’il avait mis ses notes de côté, qu’il voulut en faire un livre. A l’origine « Tristes tropiques » était un roman et au bout de 50 pages, voyant qu’il n’était pas un bon romancier, il l’abandonna. C’est peut-être pour cela qu’il commence son livre par «Je hais les voyages et les explorateurs…» (phrase bien connue aujourd’hui). C’est grâce à Jean Malaurie, qui créa la nouvelle collection « Terre Humaine » chez Plon, grand écrivain aventurier, grand photographe aussi et très fascinant (dont j’ai de nombreux livres), particulièrement sur les Inuits, qui lui demanda d’écrire un roman sur ses voyages. Bien qu’il n’était pas très enthousiaste à la faire, il l’écrivit en quatre mois (étonnant non ?), car il voulait vite se débarrasser de cette commande, qui je pense « l’embêtait ». Il faut avouer, comme il le dit, que sa première épreuve était bourrée d’erreurs et de fautes, qu’il rectifia ensuite. Ce livre de commande qu’il ne voulait pas tellement faire, l’a rendu très célèbre et « Tristes Tropiques » fut traduit dans toutes les langues et se trouve maintenant en CDs, grâce à Frémeaux & Associés.
Voyez comme la vie nous réserve parfois, par la chance, les rencontres ou le hasard, des destinés imprévisibles… mais peut-être doit-il beaucoup à sa première femme Dina Dreyfus, ethnologue de formation, avec qui il participa à plusieurs missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie et qui ont influencé, sans aucun doute, son parcours.
Etonnant aussi, lui qui était si proche de la simplicité et de la vie primitive, comment a-t-il pu (donc en faire la demande), entrer en 1973 dans cette institution très bourgeoise qu’est l’Académie Française ( ?) avec tous ces rites et fastes qui sont à l’opposé de ses voyages et de ses pensées, qui me semblent si dérisoires pour un esprit comme le sien ? Ce qui prouve que l’on peut être tout et son contraire à la fois. L’homme est ainsi fait ! Peut-être qu’avec l’âge, on veut devenir « immortel » en entrant dans cette société de gens de lettres. Il y a l’homme et l’écrivain, parfois ce n’est pas le même lorsqu’il prend la plume ou la machine à écrire. Contrôle-t-on toujours nos actes et nos écrits ?…
Je  vous conseille de lire ses livres et d’écouter ce coffret qui nous fait découvrir (par ses écrits) la réalité du terrain, non pas comme un aventurier mais un jeune philosophe ethnologue face à des contradictions, des difficultés de voyage, des rencontres, des émerveillements, et enfin, de revenir sur ce grand personnage qui sait nous emmener vers des pensées intellectuelles qui nous permettent de réfléchir, de penser et de vivre autrement, surtout en cette période assez perturbée où la bêtise est très prisée. Avant de connaître l’œuvre, il faut parfois connaître l’homme. Ses livres ne sont pas toujours accessibles au grand public car il reste d’abord un scientifique plus qu’un écrivain. On le dit ethnologue mais au départ, il n’a jamais été formé à ce métier : il était professeur de sociologie et est devenu philosophe avec les années. Il ne se sentait pas à son aise dans le siècle où il a vécu car il trouvait que ce monde allait se détruire très vite vu la rapidité de multiplication et de la consommation des humains, plus que la terre ne pourrait leur donner.  Il était très pessimiste sur l’avenir de l’humanité (on va bientôt le vérifier). Chez lui, il était entouré de masques et totems en bois, comme notre ami Frémeaux, grand passionné de masques primitifs et de civilisation d’autrefois. A noter que Frémeaux & Associés ont sorti un CD d’entretiens avec Jacques Chancel et Claude Lévi-strauss. Aussi, dans la même veine d’esprit, la série de la « Contre-Histoire de la Philosophie » en coffret comportant de multiples CDs de Michel Onfray, un philosophe, qui a réussi à vulgariser et mettre à la portée de tous des méthodes nous donnant les moyens d’ouvrir les tiroirs de la pensée. Un grand humaniste qui côtoie la pauvreté dans tous les sens et essaie d’apporter le savoir à ceux qui n’en ont pas eu les moyens. Il n’a pas fini de nous surprendre ! A voir aussi les deux DVDs dont « La philosophie et l’homme », l’autre, « La vie philosophique » dans le catalogue Frémeaux. Enfin, nos amis Frémeaux & Associés font tout leur possible pour que l’on ait accès au savoir, c’est très important. Un grand merci à eux ! […] Yves GUSTIN – BIG BEAR

- « Un ouvrage essentiel de la littérature du XXème siècle initiatique » par La Revue des médiathèques
« Claude Lévi-Strauss En coffret de 16 CDs, le texte intégral de Tristes Tropiques est une réalisation de l’éditeur Frémeaux et Associés, en partenariat avec le Musée du Quai Branly, autorisés par les éditions Plon. La lecture exacte et délicate de Jean-Pierre Lorit vient porter le texte de façon magnifique, essentielle même. Et l’on redécouvre l’écriture de Lévi-Strauss, dont la dimension orale séduit, qui parvient à tenir un propos ethnographique vaste et solide tout en maintenant le lecteur, ici l’auditeur, dans l’attente de la suite et le plaisir du moment. Tristes Tropiques fait voyager. Destiné à un vaste public, cet ouvrage de vulgarisation ethnologique et sociologique met en scène les tribulations d’un jeune Occidental parti dans l’espoir de découvrir d’autres cultures et de rencontrer d’autres gens ; un voyageur à la recherche d’altérité. L’auteur décrit donc les émerveillements de son personnage et les complications de son voyage. C’est un roman d’aventure aussi bien que le livre d’une pensée altruiste et curieuse ! Le travail de l’ethnologue nous est livré ainsi que ses réflexions sur l’individu, les tribus de Brésil, les peuplades de l’Asie. Il vit plusieurs mois parmi ces peuples, échangeant avec eux une culture entière, gestes du quotidien, tradition orale et écrite. L’échange est au coeur du roman : partage de connaissances, recollection de faits, analyse des comportements à l’aulne des habitudes occidentales, respect de la différence, volonté d’intégration et réflexions sur l’assimilation. Les thèmes sont tellement contemporains, tellement politiques... On passe sans ciller de la sociologie, à la géologie, à la musique ou à la littérature !

A plusieurs niveaux, donc et pour de nombreuses raisons, cet ouvrage essentiel de la littérature du XXème siècle et introduction magnifique à l’ethnologie est incontournable. Publié en 1955, il marque une date importante dans le roman d’aventure : son élargissement à l’émerveillement, son enrichissement désormais incontournable à l’autre et à tout ce qui le compose - sa civilisation -, reléguant en somme le simple récit de voyage aux genres du carnet ou du livre pour enfants. Neuf parties parmi lesquelles s’articulent 36 chapitres organisent l’ensemble : des débuts de l’auteur comme professeur, de son dégoût finalement pour cette profession répétitive à ses témoignages des rencontres avec les indiens Nambikwaras ou Bororos du Brésil puis à ses voyages en Asie. L’auteur décrit avec rage le sens du progrès et les ravages qu'une civilisation industrielle, la notre en Occident, produit sur son environnement et les différentes cultures avec lesquelles elle échange. « Je hais les voyages et les explorateurs » écrit Claude Lévi-Strauss dans son incipit. Il s’attache, dès lors, non pas à rendre l’exotisme mais à saisir la réalité humaine et à développer dans le même élan le concept de civilisation. Il établit aussi les bases du structuralisme anthropologique en mettant en lumière les liens qui unissent la disposition du village, ou de la cité avec l’organisation de la société. Ou bien comment la géométrie dans l’art tribal, rend compte et illustre les strates de la tribu. Ces ponts tendus entre structure sociale et architecture, ou art, sont une analyse nouvelle en 1955 et font désormais référence. Plus contestables certainement sont les analyses comparatives du Bouddhisme et de l’Islam qui place l’un au sommet de la bienveillance et l’autre à l’acmé de l’intolérance. Si quelques extrémismes peuvent aujourd’hui, malheureusement, illustrer cette hiérarchie, le contexte historique de l’écriture de Tristes Tropiques explique probablement cet à peu-près. Ce coffret énorme de 16 CDs et un livret de 12 pages, établi avec l’accord de la succession de Claude Lévi-Strauss et des éditions Plon ravira tous les curieux de sociologie, d’anthropologie et d’ethnologie. Il ravira également les amateurs de voyage non touristique, les passionnés d’errance initiatique, les découvreurs et défricheurs de signes sociaux. La lecture attentive de Jean-Pierre Lorit, en amoureux de la langue, sait recréer l’atmosphère précise de l’aventure, les sensations initiales, le ressenti sensoriel du personnage. Refusé au Goncourt pour n’être pas un roman, cet ouvrage, aujourd’hui document sonore, reste irremplaçable et unique. Essentiel et incontournable. Il donne bien des clés des rapports géo-politiques qui organisent notre monde aujourd’hui, et explique bien des postures politiques. Il témoigne d’un engagement réel, fait rarissime. Profitons-en. Lisons, écoutons Tristes Tropiques. »
Par Lucas FALCHERO – REVUE DES BIBLIOTHEQUES ET MEDIATHEQUES MUSICALES

Intégral en 16 CD audio.

Type article
CD
OK 1871
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