L'Ordre du jour (Eric Vuillard)
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L’Ordre du jour est un livre d’une puissance sidérante dans sa simplicité. En 160 (petites) pages, il montre comment « les plus grandes catastrophes s’annoncent souvent à petit pas » et « soulève les haillons hideux de l’histoire » pour raconter la marche vers l’abîme de l’Europe à travers deux moments... (Le Monde)

 

Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d'épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l'Assemblée ; mais bientôt, il n'y aura plus d'Assemblée, il n'y aura plus de président, et, dans quelques années, il n'y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants. 
Eric Vuillard

Avec L’Ordre du jour, l’écrivain pénètre dans l’antichambre de la seconde guerre mondiale, scrutant les semaines qui ont précédé l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938. Le livre s’ouvre cinq années plus tôt, le 20 février 1933. Ce jour-là, vingt-quatre dirigeants des plus importantes entreprises allemandes – Krupp, Opel, Siemens… – sont reçus par Herman Goering et Adolf Hitler, chancelier depuis un mois. Lors de cette réunion, le Führer tient un discours simple : pour en finir avec le communisme et retrouver la prospérité, il doit remporter les élections législatives du 6 mars. Invités à financer la campagne du parti nazi, les vingt-quatre patrons versent sans sourciller leur généreuse obole. « Et ils se tiennent là impassibles, comme vingt-quatre machines à calculer aux portes de l’Enfer. » (Le Monde)

Le deuxième moment, celui auquel l'auteur se consacre le plus longuement, c’est l’Anschluss, l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, le 12 mars 1938. Il remonte en réalité un mois plus tôt, à la rencontre entre Adolf Hitler et le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg ; le 12 février, à Vienne, note Vuillard, « c’est carnaval : les dates les plus joyeuses chevauchent ainsi les rendez-vous sinistres de l’histoire ». Le grotesque et le tragique ne cessent de se mêler dans ce récit au fil duquel Vuillard choisit des scènes véridiques et méconnues (comme la panne des « panzers », réputés infaillibles, à peine la frontière autrichienne franchie, ou comme le dîner donné à Londres par le premier ministre Chamberlain durant lequel Joachim von Ribbentrop, tout neuf ministre nazi des affaires étrangères, abusa de la politesse de son hôte afin de retarder la réponse britannique à l’Anschluss). Il le fait pour détricoter les mythes à la peau dure, mettre au jour, avec précision et ironie, « l’aspect poisseux des combinaisons et des impostures qui font l’histoire ».

Un commentaire sur decitre.fr :

Actes Sud, 2017, Grand format, 160 pages. Prix Goncourt 2017.

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Livres
1871
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