Carbone connexion. Le casse du siècle

Carbone connexion. Le casse du siècle

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Passionant comme un polar, drôle, scandaleux, cette enquête ne vous laissera pas indemne... et confirme une fois de plus les ravages de la finance dérégulée, et les mensonges des solutions néolibérales à la crise écologique qu'elles ont elles-mêmes provoquées !

 

Aline Robert, diplômée de Sciences Po Paris, est journaliste indépendant. Elle explore l'actualité économique et celle des matières premières. Dès 2009, elle est la première à découvrir le casse qui a frappé le marché du CO2 et à enquêter sur le sujet.

Sommaire du livre :

  • L'INVENTION DU JACKPOT
  • MARCHE FINANCIER ET ECOLOGIE, LE MARIAGE DE LA CARPE ET DU LAPIN
  • LE DOUTE S'INSTALLE DANS LA FINANCE CARBONE
  • LES FRAUDEURS, ROIS DU BLUFF
  • CO2 ET BLANCHIMENT, UN MARIAGE DETONNANT
  • LE ROLE TROUBLE DES INTERMEDIAIRES
  • COMMENT LES ENQUETEURS ONT PISTE LES FRAUDEURS
  • LA CHUTE DES FRAUDEURS
  • L'AFFAIRE NEYRET OU LA CORRUPTION A TOUS LES ETAGES
  • QUAND LES MILLIARDS DISPARUS FONT AUSSI DES VICTIMES

 

et une explication de texte, trouvée sur le blog d'un ancien PDG...

« Carbone connexion », c’est cette fameuse affaire de fraude sur les quotas de carbone : les EUETS (european union emission trading scheme).
Excellent exemple de journalisme d’investigation et de jugement, l’auteure, Aline Robert, décrit dans ce livre, froidement, avec justesse et sans excès d’ironie, une bonne idée qui a été fourvoyée par des acteurs européens dont l’impéritie l’a disputé au manque de curiosité et une bande de « lascars », escrocs, joueurs de poker et de coups fourrés qui se sont précipités par la porte qu’on leur tenait grande ouverte. « Laissez donc une Ferrari avec les clefs, dix minutes à la Courneuve… »

Pourquoi diable, l’éditeur de ce bouquin passionnant comme un polar, drôle parfois comme la naïveté étonnée d’un banquier accusé de blanchiment et documenté comme un rapport de police, le fait-il paraître à la rentrée? Il aurait fait réfléchir à un moment où on a le temps. Il aurait amusé aussi, tant les histoires sont « hénaurmes ». 
Ou, au contraire, n’a-t-il pas eu raison de nous le donner à lire après un moment de repos et de détente ! Car, même lorsque les histoires sont savoureuses et risibles, ce qui est dit dans ce bouquin n’est pas très euphorisant et donne à voir, une fois de plus, les dégâts causés par une finance incontrôlée.

Résumons : pour le Trésor public français, « Carbone Connection » est une fraude qu’on chiffre maintenant à 15 milliards d’Euro…. (C’est le montant de ce que Bercy cherche actuellement à récolter pour complaire aux engagements pris vis-à-vis de Bruxelles). Résumons encore : l’affaire laisse comme un goût étrange d’incompétence et de laxisme jusque dans les plus hautes sphères et administratives et gouvernementales
L’idée initiale se défendait. Pour lutter contre la pollution due au Carbone, c'est-à-dire pousser les entreprises, essentiellement, à réduire leurs émissions de carbone directement dans leur processus de production ou indirectement via les biens qu’elles commercialisent, une méthode classique existe depuis que les pouvoirs publics sont pouvoirs publics : taxer. Cela signifie alourdir les comptes d’exploitation des « contrevenants » tant qu’ils contreviennent et à hauteur des dommages qu’ils commettent. La technique, nous rappelle Aline Robert, a des inconvénients : elle déclenche des fuites devant l’impôt, mais aussi, elle peut se heurter une forme d’indifférence : tant que le profit escompté est suffisamment élevé, les pollueurs paient les taxes et continuent à polluer.

Parce que la philosophie de Bruxelles à l’époque était marquée par le libéralisme anglo-saxon, c'est-à-dire par les slogans « les marchés à l’inverse des Etats savent ce qui est bon pour les peuples et les collectivités » ou «  il faut parler aux entreprises le langage qu’elles pratiquent : celui du marché » au lieu de taxe on instaura un marché des quotas de carbone et on laissa son organisation à une initiative totalement ou partiellement privée.

Insuffisance, légèreté, incompétence, voire aveuglement, ce marché fût crée sans autorité pour en contrôler le fonctionnement. Un libéralisme surprenant présida à ses conditions d’accès. Et surtout, alors et aussi, parce qu’il fonctionnait sur plusieurs pays, les règles de sécurité (mise en place des comptes, des mécanismes financiers et des transactions) furent traitées dans un contexte de confiance, d’ouverture et d’optimisme confondants !

Le moyen de la fraude ? Une bizarrerie fiscale et financière. Les échanges de quotas, qui pourtant ressemblaient davantage à des échanges de produits financiers qu’à des opérations d’extraction-stockage-livraison de charbon, se virent soumis à la TVA.
Tout était prêt pour qu’une arnaque se mette en place.

Et elle monta vite et fort : Aline Robert, cite Europol (organisation européenne des polices) « le marché européen des échanges de quotas de CO2 a été victime d’échanges frauduleux…dans certains pays, 90% du marché du carbone était le fait d’activités frauduleuses » !
Les mécanismes et les acteurs de cette fraude, les étonnements des administrations, leurs lenteurs à agir sont décrits de façon vivante, enlevée. L’auteure illustre jusqu’où l’impéritie ou la naïveté peuvent aller. Les banques, les organismes de marché acceptaient d’ouvrir des comptes à des entreprises dont les noms étaient parfois rocambolesques. A des intervenants qui n’avaient rien qui fût relatif au carbone et à la pollution dans leur activité.

« Ce n’est pas les garde-fous qui n’ont pas fonctionné ; c’est que les fenêtres étaient grandes ouvertes.» C'est ainsi que Tracfin, l’organisme français de lutte contre l’argent du blanchiment, de la fraude fiscale et du terrorisme, commentait-il cette étonnante fraude !  

En 2008, une structure d’origine polonaise, sans employé en France, verra en quelques mois sa part de marché exploser. Début 2009, elle réalise la moitié des opérations traitées sur le marché français, « alors même que les grandes banques (société générale, BNP) sont présentes depuis plus longtemps sur le segment ».

Allemagne, Italie, royaume uni, Danemark, la filière britannique (« d’origine pakistanaise (elle) a littéralement inondé le marché de carbone »), les investisseurs russes s’en sont mêlés. Les circuits bancaires étaient internationaux. Des sommes énormes sans contrôle, sans question, sur des comptes ouverts à des « Poker and co » ou « Iamthewinner limited »

Seule lueur d’espoir dans l’exposé d’Aline Robert, elle nous dit qu’en France la fraude ne fût pas le fait d’un réseau ni d’une mafia. « Ce serait plutôt du crime désorganisé » et c’est bien par cette  opinion forte qu’elle a entamé son document « Cette fois c’est autre chose : ce n’est pas les gens du métier qui ont bidouillé le marché. Ce sont des quidams. Mais des milliers de quidam ! ».
Il y a donc encore quelques raisons d’espérer !

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