Lettres à mon utérus (Marlène Schiappa Dir.)
On a toutes des choses à dire à notre utérus !
Notre utérus nous a déçues, blessées, surprises, il nous a envoyées à l'hôpital, il a fait de nous des mères, il a été prélevé. Nous, auteures de ce recueil, avons écrit une lettre à notre " matrice ", organe si peu étudié alors qu'il régit notre vie quotidienne, règles, ménopause, grossesses, endométriose, vie sexuelle...
La dernière différence entre les hommes et les femmes tient à un organe : l'utérus.
Dans la veine des Monologues du Vagin, 16 femmes écrivent des lettres émouvantes, drôles, fortes, militantes... à leur utérus.
Marlène Schiappa, fondatrice du réseau " Maman travaille ", a réuni dans ce recueil 16 femmes influentes et représentatives de la nouvelle vague féministe :
Cassia Carrigan, Nadia Daam, Octavie Delvaux, Géraldine Durand, Camille Emmanuelle, Sandra Franrenet, Marie Lafragette, Johanna Luyssen, Maïa Mazaurette, Marie Minelli, Olivia Moore, Julia Palombe, Delphine Philbert, Gaëlle Renard, Léa Rivière, Juliette Speranza.
Stéphane Rose (cofondateur de la cérémonie des Gérard, écrivain) préface cet ouvrage collectif avec l'humour grinçant qu'on lui connaît, et Cédric Bruguière, auteur de livres sur l'égalité, le conclut.
Les auteurEs :
Une belle analyse lue sur : https://aliasnoukette.fr :
Je ne sais pas à quoi je m’attendais en ouvrant ce recueil de lettres. Pas à quelque chose de croustillant ni d’émoustillant, non. Mais pas non plus à quelque chose d’aussi… douloureux. Le concept m’intriguait. Des femmes qui s’adressent à leur utérus. Sans pudeur ni complexes, à cœur ouvert, elles livrent et dévoilent des pans très intimes de leur vie. Et dieu sait que la relation entre une femme et son utérus peut être complexe…
Marlene Schiappa a fait appel à 16 femmes. Elles sont journalistes, comédiennes, artistes, féministes et souvent engagées. Jeunes ou moins jeunes. Spécialistes de l’érotisme ou de la maternité, voire même des deux. Des femmes modernes qui n’ont pas envie de choisir entre « la gentille maman d’un côté » et « la femmes sexualisée de l’autre ». Des femmes qui ont toutes quelque chose à dire à leur utérus, celui qui les a faites mères ou non, celui qui les a blessées, déçues. Celui qu’elles n’ont jamais eu et n’auront jamais…
« Je t’ai à l’oeil, toi, mon allié tant redouté, mon muscle capricieux, mon virtuose de l’absurde, toi, l’ennemi intime, capable du meilleur comme du pire. »
Oui, certaines lettres sont émouvantes, touchantes, voire bouleversantes. Parce qu’elles touchent à l’intime. Parce qu’elles dévoilent des choses profondément personnelles. D’autres prennent le ton de l’humour, salvateur il faut bien le dire puisque tout n’est pas gai là-dedans. En refermant ce recueil, c’est ce qui m’a marquée. Une relation compliquée et souvent douloureuse, certaines lettres de « rupture » en témoignent…
Chapeau bas à toutes ces femmes. Même si la plupart de ces lettres m’ont plus minée le moral qu’autre chose, cette relation de « je t’aime moi non plus » a quelque chose de très fort… Un recueil intelligent et militant dans la veine des Monologues du vagin. A découvrir.
Editions La Musardine 2016. 148 pages.
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